5 h 00 Au deuxième cocorico, Silivia sait qu’elle doit se lever. Elle rampe hors de sa moustiquaire, laissant dessous ses deux plus jeunes filles, et contourne les corps de son mari et de ses trois autres enfants allonges sur le sol de la vale Lebo (maison pour dormir). Elle retire la cheville de bois qui sert de verrou et sort faire le petit déjeuner dans la vale kuro (maison pour cuisiner). Tout semble figé. Les épais nuages s’accrochent aux montagnes de la province de Naitasiri, et la brume stagne sur le village blotti au fond de la vallée, donnant l’impression qu’il restera toujours entre nuit et jour. Seules les eaux rapides de la rivière Waidina et la fumée des feux de bois montant des cuisines révèlent quelques activités dans le village.
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