Trois gorets vivent chez Luz

5h 30   Les trois huttes en bambou abritant les cinq femmes de Homoko Alembo sont toujours dans la pénombre. Dans l’une d’elles, Lus se lève du lit surélevé où elle a dormi avec sa fille Mule Melin, souffle sur les braises du feu de la veille, puis ouvre la porte. À deux mille cinq cents mètres d’altitude, il fait froid le matin.  Les trois gorets qui ont passé la nuit sous sont lit sortent rejoindre les treize autres, restés dans la minuscule porcherie.

Nous étions quatre allongées sur des planches dans un espace prévu pour deux personnes et demie. Sur le dos, sur du bois, je ne pouvais même pas me retourner. 

Les garçons sont élevés par les hommes

Homoko Alembo a 5 épouses et 3 huttes ! Seuls les petits et les filles y logent avec les femmes. À sept ans, les garçons vont vivre avec les hommes qui les élèvent. Ils deviendront de bons guerriers car la guerre tribale y est fréquente.

L’écho des montages est la radio

Arriva le moment où Lus, bien juchée, la machette à la main, nous demanda d’écouter attentivement un son d’appel qui venait des montagnes et qui me semblait être un vague « Whooooooooo». Aussitôt, les femmes firent taire les enfants et le silence s’installe. Un message venait vers nous et il fallait se concentrer pour bien l’entendre. Les pays montagneux permettent à la voix de voyager grâce à l’écho ; aussi, comme à l’écoute d’une radio du matin, nous attendions l’information. 

Lus, du haut de son arbre, fut la première à comprendre le message et elle descendit à toute vitesse pour nous annoncer : « Il faut entrer à la maison, il va y avoir une guerre. » 

L’année dernière, ils ont incendié notre maison

Ce même soir nous étions de retour de notre longue journée, la nuit était tombée dans les trois huttes disponibles aux cinq épouses.  Puis  — Venez voir ! On nous appela hors de la hutte, alors que nous allions nous préparer à dormir.  Dans la montagne, on voyait des maisons qui brûlaient.

“J’espère qu’ils ne vont pas venir brûler notre maison ! L’année dernière, ils sont venus incendier notre maison” me dirent les femmes assez simplement. Nous avons contemplé les montagnes quelques minutes et puis nous sommes entrées. 

Quinze minutes plus tard, tout le monde dormait.

Au loin, les maisons brûlaient et il y avait le souvenir de Lus qui m’avait dit : « S’ils viennent, tu cours ! »Un de mes contact au retour me dit:
« Hélène, tu pouvais dormir, parce qu’ici les guerres sont entre hommes. Ils ne tuent pas les femmes, ni les enfants ni les vieillards. S’ils viennent brûler ta maison, ils frappent à la porte avant. ». Je comprenais alors le conseil de Lus « s’ils viennent : tu cours. ».

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