La mort, elle connaît. Toutes les femmes la connaissent.

La mort, elle connaît.Toutes les femmes la connaissent. Satou et Sanata ont chacune perdu deux enfants en bas âge. Et il y a Madé, le fils de Satou, mort à 17 ans, il y a deux mois. Celui-ci était allé réparer un puits dans les champs, mais il y a contracté un virus, mourant peut de temps après. On a fermé le puits mais la douleur est restée vive.

Les trois femmes s’entendent bien

Satou est de toute façon d’un naturel chaleureux et elle avait déjà accueilli Sanata avec une égale générosité. « Oh ! J’étais tellement heureuse à son arrivée, se souvient-elle. Enfin, quelqu’un allait m’aider dans mon travail…» Les trois femmes s’entendent exceptionnellement bien. « Ce qui n’est pas le cas dans toutes les familles, parfois, les épouses se disputent. » précise Satou. 

Ses épouses n’auront pas plus de revenus

À l’heure la plus chaude de la journée, les femmes se regroupent de façon impromptue autour d’un marchand ambulant, lequel n’offre malheureusement que des vêtements sans grande originalité. Elles aimeraient bien acheter quelque chose, mais le peu d’argent qu’elles ont le leur interdit. Ladji n’encourage pas cette pratique. Il donne à chacune 5000 francs CFA (10 $ US) et trois sacs de millet et de sorgho par récolte, ainsi que trois sacs de riz au moment de la récolte de riz. Elles pourront vendre le grain pour s’offrir ce qu’elles veulent pendant l’année. Ladji ne souhaite pas que ses épouses aient des revenus trop élevés. 

Après en avoir discuté avec les hommes, Ladji a décidé de ne pas acquérir de moulin à farine. Ils se sont dit qu’il y avait assez de femmes pour moudre le grain à la main. « Si je leur donne plus de temps libre, de revenus et de jolies robes, dit-il, elles ne m’aimeront-plus. » 

 

 

« Ils doivent aussi être battus pour leur inculquer le respect. »

Le dicton l’affirme : « La femme est comme un enfant », mais le frère de Ladji précise que c’est parce que les femmes n’ont pas de conscience, ajoutant que les enfants doivent aussi être battus pour leur inculquer le respect. 

 

Saly, Aramatou and Sofiatou près de l’âge de se marier

Si la plupart des enfants de la maisonnée sont trop jeunes pour aller à l’école, il est déjà trop tard pour les filles, comme Saly, Aramatou et Sofiatou, qui seront bientôt en âge de se marier. À 14 ans, soit l’âge que Sanata avait lors qu’ellemême s’est mariée, Sofiatou avoue ne pas aimer l’idée de devoir quitter sa famille. Aramatou, qui semble avoir hérité de l’éternel sourire de son père, ne cache pas qu’elle aurait bien aimé aller à l’école

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