Un champs est assigné pour son «groupe d’age»

Guidé par la lune ascendante, Aglaé sort pour aller rejoindre les amis de son «groupe d’âge.» C’est avec eux qu’il a traversé son enfance et sa jeunesse. Ils seront frères tout au long de la vie. 

Avec ses amis, il fait partie d’une équipe qui travaille dans un champ qui leur est assigné. Les revenus générés par leur travail sont affectés à des activités communautaires, comme l’embauche de griots pour la danse. Les garçons sont fiers de dire qu’ils ont rapporté suffisamment d’argent pour acheter un téléviseur, un appareil vidéo et une génératrice, pour le plus grand plaisir des cinéphiles de leur quartier. 

60 head of beef, 50 sheep, 20 goats, 2 donkeys, 3 ducks and ducklings, many chickens

Plus de femmes égal plus d’enfants égal plus de main d’oeuvre

Cette année, Ladji a demandé au chef du village, son oncle, qu’on lui attribue un autre champ. Il y a suffisamment de terres pour quiconque possède la main-d’œuvre familiale pour y travailler. Un plus grand nombre d’épouses permet d’avoir plus d’enfants et d’augmenter ainsi le nombre de travailleurs. Il suffit qu’un chef de fa- mille motive les uns et les autres pour s’assurer la prospérité. Ladji dit que certains ont plus de possessions, d’autres moins, qu’il ne sait pas vraiment.

Il apparaît toutefois que la plupart possèdent beaucoup moins que lui. Drainée par le Bani, un bras du f leuve Niger, la région de Bla est l’une des régions les plus prospères du Mali.

Les cent familles du village sont membres de la coopérative gérée par la société para gouvernementale qui dicte prix et quotas. La réunion d’aujourd’hui concernait les besoins des paysans en fertilisants et en semences, en bêtes de somme et en charrues, mais ce qui est plus important encore, c’est le prix que demandera la Société pour ces services et celui que les fermiers obtiendront pour leurs récoltes.

La vente du coton contribue à la prospérité de la famille Mallé et au large sou- rire qui illumine sans cesse le visage de Ladji. Toutefois celui-ci ignore quand viendront les années de sécheresse, et si le prix du coton établi par les marchés mondiaux sera en sa faveur.

Ne plus jamais être pris au dépourvu

Pour la plupart des gens au Mali, la pré-récolte est une période difficile. Les réserves de grain sont pratiquement épuisées et les prix augmentent avec la demande. Les familles qui en manquent devront emprunter aux paysans ayant des surplus et hypothéquer leur prochaine récolte. Ladji qui a souffert de la sécheresse et de la famine, a décidé de ne plus jamais être pris au dépourvu. Il a appris è faire de provision, et cette année, cinq importants réservoirs de millet et de sorgho trônent dans la cour pour pallier à toute éventualité. Est-ce la raison de la sérénité qu’il affiche? Quoiqu’il en soit, cette année, il est bien au-dessus de ses affaires.

Le produit de la vente du coton et du riz servira à acheter sel, sucre, poisson séché, vêtements, médicaments, bicyclettes et motocyclettes, pétrole, paraffine, mèches, abat-jour, bétail, tout en assurant  la dot pour les futures épouses.

 

 

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